Accidents de la route chez les seniors

En 2024, 808 seniors de plus de 65 ans ont été grièvement blessé·es et 101 ont perdu la vie sur les routes suisses. Entre 2015 et 2024, le nombre de victimes de dommages corporels graves a augmenté de 10 % pour cette tranche d’âge.

Alors que la hausse est encore plus marquée chez les 15-17 ans, le nombre d’accidents graves a diminué chez les enfants et les adultes âgé·es de 18 à 64 ans.

Chaque année, en Suisse, quelque 3900 personnes sont grièvement blessées dans des accidents de la circulation et 230 perdent la vie. Un peu plus de 20 % des blessé·es graves et 40 % des tué·es sont des seniors de 65 ans ou plus; ils et elles comptent pour un peu moins de 20 % de la population.

Avec les adolescent·es et les jeunes adultes, les seniors de 65 ans et plus sont les plus fréquemment touché·es par des accidents graves. Rapporté à leur proportion dans la population, ils et elles courent environ quatre fois plus de risques de subir un accident grave que les enfants. La létalité est nettement plus élevée chez les seniors que pour les autres tranches d’âge: sur 10 000 seniors blessé·es dans un accident de la circulation, près de 300 décèdent.

L’accidentalité varie avec l’âge des seniors. Chez les 65 ans et plus, pour 100 000 habitant·es, environ 10 usager·ères de la route ont respectivement un accident en voiture de tourisme, à moto, à vélo électrique, à vélo classique ou à pied.

À 80 ans, les valeurs pour les cyclistes non motorisé·es et les cyclistes motorisé·es sont identiquesà celles obtenues pour l’âge de 65 ans; elles tendent vers zéro chez les motocyclistes et sont deux fois plus élevées chez les occupant·es de voitures de tourisme et les piéton·nes.

Les accidents graves des seniors de 65 ans et plus présentent notamment les caractéristiques suivantes:

• 9 seniors sur 10 ont un accident en tant que conducteur·rice ou piéton·ne, 1 sur 10 en tant que passager·ère.
• 6 seniors sur 10 sont eux-mêmes ou elles-mêmes responsables de leurs accidents graves.
• Parmi les personnes de plus de 64 ans grièvement blessé·es ou tué·es, 6 sur 10 sont des hommes.
• Deux tiers des seniors sont victimes d’accidents graves en localité, environ 3 sur 10 hors localité et très peu sur l’autoroute.
•  Parmi les personnes âgées de plus de 64 ans, près de 9 sur 10 ont un accident de jour, une proportion nettement plus élevée que pour les autres tranches d’âge. 
• Un quart des accidents graves des seniors se produisent le week-end.

4 seniors sur 10 sont victimes de dommages corporels graves lors de pertes de maîtrise, 2 sur 10 lors de collisions dont ils·elles sont responsables et plus de 3 sur 10 lors de collisions provoquées par des tiers. Les accidents subis par les 64 ans et plus sont donc plus rarement des pertes de maîtrise et plus souvent des collisions que pour les autres tranches d’âge. La proportion des collisions provoquées par le·la conducteur·rice et celle des collisions provoquées par des tiers sont toutes deux plus élevées que pour les autres tranches d’âge.

Environ un cinquième des dommages corporels graves liés à des pertes de maîtrise chez les seniors sont dus à l’inattention et à la distraction, environ un huitième (à part égale) à une vitesse inadaptée et à l’utilisation inadéquate du véhicule. La proportion des accidents graves dus principalement à l’alcool et celle des accidents dus principalement à la vitesse sont nettement plus faibles que pour les autres tranches d’âge.

Un tiers des dommages corporels graves subis lors de collisions provoquées par les seniors eux-mêmes ou elles-mêmes sont dus à un refus de priorité, un dixième à l’inattention et à la distraction. La vitesse excessive ou inadaptée joue un rôle nettement plus faible que pour les autres tranches d’âge; la consommation d’alcool n’est pas une cause d’accident fréquente chez les seniors.

• OFROU: Accidents de la circulation routière (SVU) – Recensement de tous les accidents de la route enregistrés par la police
• OFS: Statistique de la population et des ménages (STATPOP) – Relevé national à partir des registres de personnes tenus par les communes, les cantons et la Confédération